Old ladies

           Tony Romain (Romain Tonazzi)

 

     

Romain Tonazzi

C’est à l’âge de 17 ans, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, qu’il fut initié à l’art de la guitare par son père Antonio Tonazzi dit Cygno, lui-même violoniste, guitariste, chef d’orchestre et professeur à la Schola Cantorum de Paris. Il prit le pseudonyme de Tony Romain, et devint très rapidement un musicien de la place Pigalle. Ainsi débuta une carrière professionnelle qui durera un demi-siècle. Il joua avec une multitude d’orchestres dans les bals musette et les dancings (Balajo, le Mimi Pinson, le Petit Jardin …), les cinémas, les cabarets (Crazy Horse Saloon, Nouvelle Eve, Villa d’Este, Collège Inn, Milord l’Arsouille …), les restaurants et hôtels de luxe (Maxim’s, Le Doyen, Les Ambassadeurs, hôtel Ritz, hôtel Crillon …), les grands casinos (Deauville, Trouville, Le Touquet, Quiberon).

Spécialiste de la musique tzigane, il joua dans les cabarets russes (Chez Raspoutine, L’Etoile Rouge …). Il effectua également de longs voyages à travers le monde notamment sur le paquebot France.

Parmi les accordéonistes qu’il accompagna citons : Tony Murena, Augusto Baldi, E. Carrara, Aimable, M. Alexander, F. Gardoni …

Il jouait également avec les orchestres de Jacques Hélian, Norman Maine, Jo Bouillon, Mario Lines …

Au cours de ces nombreuses tournées et galas il fut l’accompagnateur de vedettes aussi diverses que : S. Gainsbourg, J. Brel, Mouloudji, A. Zavatta (cirque Bauer), F. Raynaud, I. Aubret, P. Vassiliu, E. Charden,  E. Constantine, H. Tachan, R.L. Lafforgue, M. Arnaud, L. Boyer, Sim, J. Constantin, J. Raphael, J. Lantier, S. Langlois, A. Celentano (lors de son premier passage à l’Olympia).

Jazzman apprécié, il fut le partenaire de Matelo Ferret, Boulou Ferré, D. Roussin, R. Urtreger, L. Vola, J.C. Fohrenbach, A. Ekyan, E. Bacsik, Ch. Bellonzi …

Ces multiples activités ne l’ont pas empêché d’étudier la guitare classique sous la direction d’Alberto Ponce, concertiste international, et d’obtenir ainsi le brevet d’interprétation à l’Ecole Normale de Musique de Paris.

Ayant étudié l’harmonie et la composition avec le maître Julien Falk, il fut membre de la SACEM en tant que compositeur et arrangeur. Il devint, par la suite, professeur dans différents conservatoires de la région parisienne (Colombes, Noisy-le-Grand, Pavillons sous Bois). Il créa, entre autres, la classe de guitare jazz et variétés à l’Ecole Nationale de Musique de Cachan.

Il est décédé en 1998 à l’âge de 69 ans.

   
     

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Cette photo est vraiment un document. Prise à Vichy en août 1913, l'orchestre est celui du casino de Vichy. Mon grand-père est le violoniste assis. Le violoniste debout est le chef d'orchestre, Louis De Méo. Son orchestre se nommait "La Sérénade". Les instruments sont extraordinaires : basses 3 cordes, et que dire de la magnifique guitare aux cordes surabondantes et à la tête si particulière ! Mon grand-père, Antoine Tonazzi, alias Anton Cygno, est venu en France en 1910, du bord du lac Majeur en Italie (plus précisément d’Intra) pour vivre une vie de musicien (violoniste, guitariste, chef d'orchestre plus tard et professeur à la Scola Cantorum de Paris).

   
     

   

Orchestre Anton Cygno


Cette formation jouait dans les bals notamment en Essonne à la fin des années 40 et au début années 50.
Mon grand-père est le violoniste.

 

Notez la guitare américaine Harmony H1302 Cremona posée contre la grosse caisse.

   
     
   

Tony Romain, 18 ans, en 1947

La même Harmony Cremona

   
     
   

Jean Mas et son quintette, dans les années 50 à Paris. Cette grande photo devait servir de panneau publicitaire.

Jean Mas (de son vrai nom Jean Duran). Guitariste et chanteur au timbre de velours, d'origine espagnole, avait 5 ans de plus que mon père. Ils se sont connus en 1946 quand mon père est revenu d'Italie après y avoir passé les années de guerre dans un collège, jusqu'à à la mort de mon père en 98.

50 ans d'une amitié sans faille, sans jamais un seul coup bas, dont ce métier malheureusement foisonne. Ils se remplaçaient mutuellement dans les boites et les affaires, sans  essayer (mais c'était tellement évident entre eux) de piquer le job de l'autre (pratique courante).

Voilà le prototype même du musicien dit "de Pigalle", polyvalent, au répertoire monstrueux, titi parisien : bref, un certain art de vivre la musique et les relations humaines. Un très grand bonhomme mon ami Jean!

Toujours la même Harmony que sur les photos précédentes. un micro a été rajouté.

   
     

   

Tony Romain, dans l'orchestre de l'accordéoniste Tony Murena au Mirliton, boulevard des Batignolles à Paris en 1951.

La guitare, non identifiée, est équipée d'un micro Stimer S51. On devine à gauche la tête d'une Di Mauro Super Chorus.

   
     

   

Orchestre Tony Romain, Grand Théâtre du Nord, à Leysin, en Suisse, en 1952

Webb,un musicien écossais (drums), Bertie Compostelle (guitare), Dumas (maracas), Tony Romain (guitare), "Tatave", un suisse(accordéon) , Jean-Paul Husson (guitare), Leibenguth (piano).

   
     

   

 Tony Romain, Abidjan, 1955.

La guitare est une JIM, équipée elle aussi d'un micro Stimer S51.

   
     

   

 Tony Romain, orchestre du Star Circus, chapiteau Bauer, 1956

   
     

   

Tony Romain, 1962.

Le micro flottant Stimer S51 de la Guitare Jim a été remplacé par un RV Tonemaster (Stéphane Brammer), fixe, avec deux potentiomètres de réglage insérés dans la table.

   
     
   

Tony Romain, orchestre d'Henri Rackosy (violon), au Fifty Fifty, cabaret L'Indifférent , 1962.

 

Le vibraphoniste est Roger Benaich, un ami proche de mon père, qui a travaillé par la suite pendant près de trente ans (!) au cirque Pinder Jean Richard.

   
     

   

 Casino de Deauville, orchestre de Serge Elson, années 60

Mon père a également travaillé 4 ans, de 1962 à 1965, au casino de Deauville, dans le quartet d'un grand musicien aujourd'hui malheureusement oublié : Serge Elson (violon, saxo, clarinette et basse !)

S. Elson joue sur une basse électrique hollandaise Egmond

   
     

   

Quartet du casino de Quiberon, 1965

Tony Romain (guitare), Lucien Bini (drums), Claude Moisseron (piano). Alex Sandor, le bassiste et chanteur hongrois aux lunettes stylées, était un grand ami d'Elec Bacsik, le guitariste de Claude Nougaro, ce qui permit au quartet de faire un bœuf mémorable avec Claude Nougaro et son ensemble de Jazz quand il sont passés cette année là en concert au casino. Ils ont notamment improvisé une heure sur Autumn leaves ! Ce fut un très beau souvenir pour mon père a souvent évoqué devant moi.

   
     

   

 Tony Romain casino de Quiberon juillet aout 1965

   
     

   

Tony Romain Hôtel Ritz, Paris, 1968

Notez que la Fender Jaguar, avec sa touche bordée d'un filet blanc mais toujours des repères en points, (vers 1966) est différente de la précédente.

 

La première lui fut volé au casino de Quiberon, le soir où Antoine et ses Problèmes (futurs Charlots) sont passés en vedette. Toute une faune gravitait autour d'eux et le placard des instruments était malencontreusement resté ouvert ... une longue et pénible histoire !

   
     
   

Orchestre Norman Maine, tournée Pernod 1967

Typique des années 60 et 70, les fameuses tournées des plages. Voici l'orchestre du célèbre Norman Maine, tournée Pernod 1967 (on imagine mal aujourd'hui une manque d'alcool pourrait sponsoriser un tel évènement ! Mon père est à la guitare, André Béotti à la trompette, Norman Maine est assis.

   
     
   

Les principales vedettes de la tournée Pernod 1967.

   
     
   

Vedettes Pernod 1968

   
     

   

Tournée Pernod 1970

En 1970 ce n'était plus l'orchestre Norman Maine mais mon père était toujours le guitariste de cet orchestre qui conservait les musiciens de N. Maine ... C'est un peu compliqué mais rien n'est simple dans ce métier !

   
     

   

Vedettes Pernod 1968

   
     

   

Trio Jean Mollica. Tony Romain (guitare.) et Jacky Vanderelstraete (drums) et Jean Mollica (orgue et chant). Paquebot France, 1971

 

Mon père y a travaillé pendant 4 ans. C'était Jo Bouillon, le mari de Joséphine Baker, qui engageait les musiciens.  J'ai eu l'honneur de le connaître, j'avais 7 ou 8 ans à l'époque !

   
     

   

Orchestre de Mario Lines, casino de Trouville, 1973

L'orchestre de la Villa d'Este à Paris allait faire la saison d'été au casino de Trouville. Cette photo est celle de l'orchestre de 1973. Antoine Duhamel (trombone), Tony Romain (guitare), Michel Zemour (saxo), Rosine Chauvet (chant), Enrico Lucchini (drums), André Beneteau (basse), Mario Lines (chef d'orchestre et pianiste) Un excellent musicien et un accompagnateur hors pair! Son fils, Daniel Ciampolini, est devenu percussionniste à l'IRCAM avec Pierre Boulez. Mes " années bonheur". J'avais 10 ans et je traînais tout le temps avec l'orchestre, dans les coulisses, dans les préparations, etc. C'était génial ! La photo a été prise au cabaret La Villa d'Este en mai 1973

   
     

   

Orchestre Mario Lines, casino de Trouville, 1974

L'orchestre de Mario Linès au grand complet. Mêmes musiciens que sur la photo de l'année 1973. Une photo chargées de souvenirs d'une bande d'amis qui jouaient les yeux fermés ensemble, de vieux "briscards" du métier (sauf le batteur ... un jeunot !) Comme la précédente, la photo a été prise au cabaret La Villa d' Este (rue Arsène Houssaie, en haut des Champs Elysées). J'y ai également fait mes premières armes avec le regretté et si talentueux Mario Linès.

   
     

   

 Jacques Olivieri, années 70

 

Un grand ami de mon père, mort jeune, accompagnateur de François Deguelt.

 

Jacobacci Sacha Distel, vers 1967

   
     

   

Orchestre Jean Mas, années 70

Outre Jean Mas (guitare et chant) et mon père (sans guitare), il y a Jacques Desloges (avec les belles bacantes, saxo ténor) Tony Garcia (saxo alto, bandonéon, accordéon), Diego Sérano (basse, bandonéon, accordéon) et Michel Ouvrard (drums). Le nom de la chanteuse m'échape.

La guitare de Jean Mas est une Favino électrique.

   
     

   

Fernand Marucco, années 70

Un bon guitariste originaire du lac d'Annecy. Du même âge que mon père, il se sont connus au sortir de la guerre. Il a fait une belle carrière de guitariste d'accompagnement.  Il a pris le pseudonyme de 'Francky" à la fin de sa carrière, dans un orchestre de Thionville.

Jacobacci R2 vers 1967

   
     

   

Orchestre tzigane, années 80

Un orchestre type de musique tzigane avec des amis de mon père, qui travailla souvent au sein de cette formation. Le tzigane était une de ses grandes spécialités. La chanteuse, Marika Nemeth est hongroise.

   
     

   

 Tony Romain, studio d'enregistrement Musika, Paris, 1986
 

Mon père et sa Jacques Favino, fabriquée pour lui par son ami luthier.

   
     

   

Romain et Pascal Tonazzi, studio d'enregistrement Musika, Paris, 1986


Même séance d'enregistrements

   
     

 

Romain Tonazzi 1990

 

Mon père et sa belle Favino en 1990.

   
     
Pascal Tonazzi.    
Les notes, en italique, sont de Marc Sabatier. Merci à Stanislas Grenet  

21 juillet 2014